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La commune compte sur
son territoire non pas un mais plusieurs châteaux.
Outre la partie encore visible de l'édifice bâti au sommet de la butte du village,
il faut penser qu'il a existé avant ce dernier, un autre château de type médiéval,
détruit au cours des Guerres de Religions qui ont dévasté le village. Une partie
des pierres taillées ont alors été réutilisées pour reconstruire le château
actuel, d'autres ont servi à la reconstruction du village, quelques belles pierres
taillées sont d'ailleur visibles dans les murs des maisons voisines.
Au château intra muros, il faut ajouter au catalogue, le Quier ou Quierium de
Malet, forteresse médiévale, située dans le hameau de la Vialasse, entre Bugarach
et Rennes les Bains, qui, si nous n'avons aujourd'hui que très peu d'indices
quant à son architecture et son importance militaire, nous laisse son empreinte
sous la forme d'un socle rocheux au milieu de la rivière "la Blanque" qui traverse
le hameau en fond de vallée.
Le château, (voir histoire de la commune
pour l'historique des possessions seigneuriales) en notre époque moderne alors
propriété privée, a fait l'objet, de la part de son propriétaire, d'une demande
de classement. Il a ainsi était inscrit au supplément
du catalogue des Monuments Historiques le 13 avril 1948.
La municipalité de Bugarach a ensuite acquis cette bâtisse, en 1996, dans un
état de délabrement avancé et a entreprit, en 2011, de procéder à une consolidation
des murs existants, la tour menaçant de s'écrouler.
Le
Château
"Le château de Bugarach
n'a rien de commun avec ces nids d'aigles perchés au sommet de pics escarpés,
comme il en existe autour dans la région ; il se situe tout simplement au faîte
de la légère eminence qui supporte le village.
Utilisé à de nombreuses fins après son inoccupation (Révolution française) et
notamment comme ferme, le château a perdu une grande partie de ses constructions,
mais il offre cependant encore beaucoup d'intérêts architecturaux.
L'élément le mieux conservé est sans nul doute la tour qui flanquait le château
à l'angle nord-est.
De plan carré avec des côtés d'environ 5.80m, cette batisse comporte quatre
niveaux. Il n'est pas certain, malgré la tradition, que l'on ait à faire à un
donjon car il pourrait très bien s'agir d'une tour d'angle.
Cette tour est construite en appareil irrégulier, seuls les chaînages d'angles
sont bâtis en belles pierres de grès soigneusement appareillées.
Le premier niveau, situé au rez-de-chaussée, servait de citerne. Une brèche
permet d'y accéder. Les murs, épais de 1.20m sont en appareil irrégulier mais
certaines belles pierres ont été réutilisées dans les maçonneries. La voûte,
perçée d'une trappe pour puiser l'eau, a été bâtie avec de nombreux remplois
de tuiles.
Au second niveau, nous trouvons des ouvertures de tir pour armes à feu, mais
elles ne sont guère plus visibles de l'intérieur du fait des aménagements postérieurs,
on notera également la présence de l'emplacement d'une porte d'entrée avec corbeaux.
Au troisième niveau, qui devait être un habitat, nous voyons les traces de plusieurs
larges fenêtres rectangulaires dont les encadrements étaient chanfreinés vers
l'extérieur.
Nous retrouvons de telles ouvertures au quatrième niveau, associées à des embrasures
de tir pour armes à feu.
Accolé à cette tour subsiste un pan de mur vers l'ouest, nous y noterons les
restes d'une belle fenêtre à quatre baies aujourd'hui bouchée pour consolidation.
L'intérieur de la bâtisse ne nous apprendra rien, il n'existe plus rien si ce
n'est la très belle fenêtre à quatre baies du deuxième étage - certainement
le logis du maitre de séans - récemment restaurée.
Le
mur de courtine est, visiblement contemporain de la tour
a été monté en réutilisant une portion de construction plus ancienne comme le
prouve les traces très nettes de reprise. Le plus remarquable est que ce mur
est perçé de deux archères à fentes étroites droites bâties sur trois assises.
Malheureusement l'étude intérieur de ces archères est impossible du fait du
renforcement intérieur du mur qui les a englobées dans les maçonneries.
Cette courtine, en son extrémité, présente de belles pierres bien appareillées
et surmontées de la base en encorbellement d'une échauguette.
Ainsi, s'il est évident que nous avons à Bugarach une construction dont l'ensemble
remonte aux XVIe-XVIIe siècles, il apparaît que ce château a succédé à un monument
dont on aurait en partie réutilisé les pierres et même une porton de courtine.
Si l'on en croit les caractères des deux archères subsistantes et un rapprochement
avec les châteaux de Lanet et de Bouisse possédant des archères similaires,
cette construction pourrait remonter à la seconde moitié du XIIIe siècle, du
temps des de Voisins, seigneurs des trois châteaux."
Tiré de "Les châteaux cathares et les autres, Les Cinquante
Châteaux Des Hautes - Corbières" par R. QUEHEN & D. DIELTENS
Aménagements
- Consolidation - Rénovations
Le château depuis son rachat a fait l'objet de plusieurs projets que les équipes
municipales successives mènent progressivement à bien.
Dans un premier temps, la nécessité de rendre le site "présentable" et accessible,
a demandé des travaux de déboisement et de terrassement. En effet, le bâtiment,
en ruine, servait à l'ancien propriétaire de cour de ferme et la végétation
s'est développée jusqu'à créer des bosquets de résineux et feuillus qui envahissaient
l'esplanade centrale, les murs et courtines.
Pendant des années, les Conseil Municipaux ont cherché des subsides pour entreprendre
des travaux de mise en sécurité de la tour, qui mal en point, risquait de s'effondrer
en causant beaucoup de dégâts dans les rues adjacentes.
Des étais de grandes dimensions ont été placés sur la face Est de la tour, et
pendant de nombreuses années, le château a présenté une image de
"chef d'oeuvre en péril"
avec ses soutiens disgrâcieux.
Quelques travaux d'aménagements intérieur à la cour ont été menés pour transformer
le châlet existant en bureau de poste, et couler une dalle sur le premier niveau
de la partie logis du château, permettant de créer temporairement un local municipal
de stockage de matériel.
Actuellement, la municipalité mène un projet de réhabilitation et d'exploitation
du château dont vous pouvez voir les détails en page
Projet-château.